Nairobi, 31 mai, 2020 / 12:13 AM
L'organisation caritative catholique, Aide à l’Eglise en Détresse (AED), affirme que les projets pastoraux que l'Église en Afrique met en œuvre pendant la crise de la COVID-19 sont les plus impressionnants. Ceci en raison du dévouement dont font preuve les religieux pour prendre soin des groupes vulnérables qui ont été touchés par la pandémie.
Dans une interview partagée avec ACI Africa le jeudi 29 mai, qui a mis en lumière le travail d'AED à travers le monde pendant la pandémie de la COVID-19, la directrice de projet de la fondation, Regina Lynch, a été interrogée sur les projets qu'elle trouvait "les plus impressionnants" dans les nombreux endroits où l'organisation caritative opère.
"Il est très difficile de choisir un seul projet. Il y a les prêtres du diocèse de Dolisie, au Congo, qui partagent le salaire de nos intentions de messe avec leurs paroissiens pauvres", dit Mme Lynch.
Le directeur du projet AED souligne également la situation du Burkina Faso où les séminaristes du grand séminaire de Saint-Pierre et Saint-Paul ont vu leurs familles devenir des personnes déplacées à cause d'attaques terroristes.
"Ils ont maintenant perdu un de leurs formateurs à cause du virus et quatre de leurs camarades sont malades", affirme Mme Lynch. Avant d’ajouter : "Nous les avons aidés, eux et leurs familles, et nous parrainons maintenant aussi un programme pour protéger les autres contre la COVID-19. Et nous devons reconnaître la créativité de l'Église".
En République démocratique du Congo, Mgr Willy Ngumbi Ngengele de Bukavu et le recteur du Séminaire de Buhimba à Goma, le Père Gabriel Hangi, ont écrit à l'AED pour demander le soutien financier de 49 séminaristes, 6 prêtres, 2 religieuses et du personnel de soutien du Séminaire. La raison évoquée étant que la situation de l'établissement était désastreuse en raison du manque de soutien de l'Église locale.
Cependant, l'organisation caritative avait reçu d'autres demandes alarmantes dans des pays majoritairement musulmans où les chrétiens sont séparés dans les programmes alimentaires du gouvernement.
Fondée en 1947 comme organisation catholique d'aide aux réfugiés de guerre. Elle est reconnue comme Fondation pontificale depuis 2011. L'AED se consacre au service des chrétiens du monde entier, par l'information, la prière et l'action, partout où ces chrétiens sont persécutés ou opprimés ou souffrent de besoins matériels.
Une grande partie du soutien de l'AED, y compris l'aide de la COVID-19, a bénéficié à l'Église en Afrique, en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale et orientale.
L'Église en Afrique est le plus grand bénéficiaire du programme d'urgence de la COVID-19. L'agence basée en Allemagne a annoncé le mois dernier, qu'elle a réservé 5 millions d'euros (5,43 millions de dollars US) pour aider les prêtres et les sœurs à atténuer les effets de la pandémie dans leurs institutions respectives, y compris les paroisses.
"Face à la détresse sociale accrue dans le monde entier en raison de la COVID-19, cette initiative vitale aidera les religieux qui ont perdu leur moyen de subsistance de base", a déclaré AED dans un communiqué de presse le jeudi 9 avril, en faisant référence à l'utilisation de la subvention financière "pour les prêtres et les religieuses qui s'occupent des communautés les plus vulnérables dans le monde".
Toutefois, les dirigeants d'AED notent que, si environ un tiers de l'humanité est en quarantaine, les plus vulnérables sont exposés à de nouveaux défis qui découlent des restrictions de la COVID-19 mises en place par les gouvernements du monde entier pour contenir la propagation du virus.
Dans une affiche annonçant la collecte de fonds de la COVID-19, les dirigeants de l'AED notent que "ce virus n'affectera pas seulement leur état de santé, mais, celui des personnes vulnérables. Elle dévastera également l'économie. Elle entraînera ces pauvres gens dans une situation encore plus grave".
Grâce à ce fonds d'urgence, l'AED a réussi à envoyer plus de 385 000 allocations de messe s'élevant à plus de 3,1 millions d'euros (3,4 millions de dollars US) à plus de 10 500 prêtres dans le monde entier. Plus de la moitié de la subvention pour les intentions de messe étant destinée à l'Église en Afrique.
Faisant référence à ce don généreux, le responsable de l'AED décrit l'Afrique comme "le continent où l'Eglise et les vocations sacerdotales continuent de croître. Mais, l'Eglise est confrontée au défi d'une forme d'Islam de plus en plus agressive, aux conflits et aux catastrophes naturelles".
Comme l'a si bien souligné Mme Lynch, de plus, l'organisation d'aide a fait des promesses de 800 000,00 € (883 000,00 $ US) comme aide de subsistance aux religieuses dans toutes les parties du monde. Elle ajoute que d'autres demandes d'aide arrivent encore de toutes les parties du monde.
Dans l'interview partagée avec l'ACI Afrique, Mme Lynch observe que le travail de l'AED a changé radicalement. Il est passé de la réponse aux besoins pastoraux généraux de l'Église à la réponse aux défis qui découlent des restrictions de la COVID-19.
"Nous n'entendons pas tant parler des besoins médicaux que des effets des restrictions sur la vie quotidienne de l'Eglise. Dans la plupart des pays où l'Aide à l'Église en détresse soutient l'Église locale, les gouvernements ont appliqué les mêmes restrictions que dans nos pays donateurs", a-t-elle affirmé.
Les restrictions, dit-elle, signifient l'interdiction des messes publiques, des rassemblements publics, la fermeture des écoles et le fait que de plus en plus de personnes ont des difficultés à gagner leur vie.
"L'Église elle-même est la plus touchée par le fait qu'il n'y a pas de messes publiques ni la possibilité de mener à bien les programmes pastoraux et sociaux normaux dans les paroisses", déclare Mme Lynch. Elle poursuit :"De nombreuses paroisses qui, au départ, comptaient sur la collecte des messes dominicales pour survivre, sont maintenant en difficulté.
"L'argent de la collecte ou plutôt souvent, il peut s'agir de poulets, de légumes, de riz, etc, garantit que le prêtre peut manger, payer les sœurs qui servent la paroisse, acheter de l'essence pour sa moto pour rendre visite aux malades ou même avoir une petite somme pour aider les plus pauvres des paroissiens", argumente-t-elle.
En réponse à la crise de la COVID-19, Mme Lynch fait remarquer que le principal objectif de l'AED est de veiller à ce que le manque de moyens financiers ne fasse pas obstacle à l'évangélisation.
"En Afrique, où nous soutenons différentes initiatives de Radio Maria, l'Eglise encourage les familles catholiques à devenir une "Eglise domestique" pendant cette période de la COVID-19 et à prier ensemble encore plus intensément", soutient-t-elle.
"En tant qu'organisation caritative pastorale, l'AED veut aider l'Église locale à remplir sa mission première qui est d'apporter l'Amour et la Parole de Dieu aux gens et s'assurer qu'elle n'est pas entravée dans cette mission par un manque de ressources financières", reconnait-t-elle. Avant d'ajouter : "Cela signifie que nous fournissons une aide de subsistance aux prêtres et aux sœurs, qu'ils soient actifs ou contemplatifs".
(L'histoire continue ci-dessous)
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